LA VIE QUOTIDIENNE

 

lever de soleil à Bururi.

Nous aimons beaucoup  notre travail ici et parfois avec un peu trop de témérité. Nous nous sommes rendu compte que l’on travaillait souvent 6 jours sur 7 depuis quelque temps avec de longues journées.Mais le travail est très stimulant et encourageant. Il y a tant de chirurgies de toutes sortes et de patients qui attendent dans les lits.  Lorsque l’on en opère un , il y a les autres qui attendent et qui nous supplient de leurs yeux… en espérant que l’on s’occupera de leur cas. Le problème est toujours la caution. Le patient n’a pas l’argent pour payer les 100,000 Francs bur ( = $75.00 dollar canadien)  pour lui permettre de rentrer en salle d’opération. Il y en a des dizaines  et des dizaines qui font face à cette situation. Ils attendent de trouver l’argent d’un parent, d’un voisin de la communauté de leur village.

un villageois descendant chaque jour la montagne pour aller au marché

Ensuite lorsqu’ils ont trouvé l’argent de la caution, ils peuvent se faire opérer, mais  l’hospitalisation et les soins médicaux côutent souvent 400,000 Franc Bur et plus, souvent ça va jusqu’à 800,000 FB. Impossible de payer, le patient est pris comme otage et doit rester à l’hôpital jusqu’à ce que la somme soit payée. Pendant ce temps le prix de son séjour continue à s’élever. Cela ne fait pas de sens. Il y a des patients qui nous disent qu’ils n’ont jamais eu 100,000 Franc bur dans leur poche de toute leur vie ! Les frais médicaux ici ne sont pas relatifs au salaire des pauvres. Les gardiens de notre maison où nous louons, gagnent 45,000 FB  ( = $34.00 canadien) par mois. Et ils font partie de la classe moyenne….. Ça fait réfléchir…

Nous faisons de notre mieux pour faire aussi les suivis post-opératoires. Les patients doivent être motivés à faire leurs exercices post-op , et encouragés aussi. Ils sont très fiers de nous démontrer leur progrès après quelques jours de séances d’exercices.

Danièle s’occupe de la Formation aux infirmières ( soins pré et post opératoires, soins des plâtres, administration des médicaments contre la douleur,etc.) et techniciens anesthésistes ( vigilance de demeurer dans la salle auprès du patient ! check list, salle de réveil )  et Christopher s’occupe d’enseigner les résidents, étudiants en médecine et chirurgiens généraux en salle d’opération. Tous,  personnel médical et étudiants semblent apprécier ces formations avec beaucoup d’intérêt. Le grand défi est de normaliser les techniques et les soins et que tout le monde fasse pareil. Surtout qu’il y ait une motivation de continuité. C’est un très grand défi à réaliser ici au Burundi. Mais petit à petit …. les choses vont changer. Il ne faut jamais perdre espoir . C’est un peu comme chez nous au Canada. Lorsque l’on essai de changer des méthodes ou habitudes dans le système de santé….ce sont de grandes revendications !! Il y a souvent beaucoup d’oppositions !!

 

Infirmier(es) et Techniciens Anesthésistes en Formation.

 

Nous avons installé cette semaine 2 Ilizarovs ( fixateurs externe circulaire) . Un qui était pour un patient de 42 ans avec une déformation de la cheville en équin. L’opération a débuté à 9 hre le matin et s’est terminé à 13 hres 35 en p.m. Toute l’équipe était très fière , c’était notre premier au Burundi !

En pleine concentration durant la pose du Fixateur Ilizarov

Le 2e , un autre patient de 42 ans, avec fracture tibiale . Son accident de moto datait du 23 octobre 2011 et avait été traité dans un plâtre …qui est devenu une pseudoarthrose infecté. Nous l’avons opéré dans l’hôpital privé de Bujumbura avec l’assistance du Dr. Antoine, et un personnel très peu participatif. Le technicien anesthésiste quittait tout le temps la salle d’opération et nous avions besoin  de lui et devions lui crier pour qu’il vienne. J’ai du me débrosser car le garot ne fonctionnait pas et  plein de petits problèmes ne pouvaient pas être réglé par l’infirmier qui circulait. Pour conclure le tout le patient a fait un choc ! Nous avons décidé de ne plus jamais opérer avec cet anesthésiste irresponsable !! Mais l’opération sur le patient a bien été. Le patient par contre est séro-positif , alors nous nous demandons dans quelle condition il guérira. Il y avait un très gros séquestre ( os mort)  dans son tibia, que nous avons évidemment enlevé.

 

Dr.A. Nifasha, chirurgien et François, infirmier après l'installation du Fixateur ilizarov

Lorsque nous ne sommes pas en salle d’opération , il y a les cliniques, les plâtres pour les bébés avec pieds bots par la Méthode Ponseti qui reviennent à chaque semaine, les visites aux patients, la préparation de notre matériel, la  préparation des cours pour la formation, la planification des chirurgies à venir , les courses et les amis….

 

Bien que nous soyons parfaitement  adapté  à la vie Burundaise, nous pensons souvent à notre chez nous , à l’hiver où nous  manquons de pratiquer le ski de fond et au bonheur de se retrouver sur notre terre au Lac Ste Marie ou bien au lac Simon  et d’avoir la chaleur  d’un bon feu de bois en faisant des tartes et de la soupe ! Et aussi  de fabriquer notre sirop d’érable. Finalement on réalise que nous voulons toujours être ailleurs où nous sommes ! Mais nous savons tout de même apprécier avec gratitude le moment présent  de la Vie Quotidienne au Burundi! C’est la Vie, parfois elle nous brasse , parfois elle nous berce. Mais toutes ces petites choses simples et émouvantes que nous côtoyons quotidiennement , ce sont elles qui rendent notre passion vivante et durable.

Danièle et Christopher

Quelques photos:

Dr. Xavier Poliquin, chirurgien et sa femme Michelle ( Tous les deux parisiens) qui travaillent à Ruyigi en mission . Aline qui est coordonnatrice à l'hôpital Rema.

 

Notre Belle Salle D'Opération à l'hôpital Prince Régent Charles à Bujumbura
En direction de Bururi , nous achetons nos bananes !

paysage sur la route avec vue sur le Lac Tanganyika
Fidéla, fillette de 6ans. Après réduction fermée avec broches sous anesthésie générale . Elle avait une fracture supracondylienne de l'humérus. Elle est super belle !!

 


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